Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/422

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bled surtout. Le riz n’y est pas si commun. Il y a des mines de fer, de soufre, il y en a aussi de diamants, et selon les apparences beaucoup plus étendues qu’on ne connoît. On y fabrique des toiles grosses et fines, des canons de fusils, des lames de sabres. Nous y fîmes faire des lames d’épées. Tout le pays est gentil. On n’y voit de mahométants que quelques officiers et sipayes au service du raja. Les hommes y sont robustes, très adroits à manier le sabre, la lance ; les fusiliers sont réputés meilleurs que partout ailleurs. La cavalerie est, pour la bonté [et beauté] des chevaux au dessus de ce que j’ai vu dans l’Inde, et cela n’est pas surprenant, puisqu’ils ont le choix sur toute la quantité qui passe par là pour se rendre ou dans le Bengale ou à Laknaor ou dans le Dékan. J’en ai vu chez le raja dont on faisoit monter le prix à plus de dix mille francs. On les caparaçonne de la manière la plus riche et la plus singulière mais qui ne nous plairoit pas, car à peine voit-on autre chose de l’animal que la tête et les pieds, tant il est couvert d’étoffes de soie souvent brochées en or et argent. Il y a une autre espèce de chevaux très petits qui sont du pays même, avec lesquels on galope les montagnes, même en descendant par les endroits les plus difficiles. Le raja qui aime beaucoup la chasse s’en sert avec une adresse étonnante.

J’observerai ici que, dans l’Inde en général, les chevaux, dont les meilleurs viennent de l’Arabie, de la Perse, de la Tartane, sont tous chevaux fins,