Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/431

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Je ne pouvois savoir de quel côté tomberoient nos premiers efforts. Il étoit de la plus grande importance de ne pas différer l’expédition du Bengale, d’où les Anglois n’étant pas inquiétés pouvoient tirer des secours de tous genres. Mrs de Pondichéry ne l’ignoroient pas et je pouvois bien m’imaginer que ce seroit la première chose à laquelle on penseroit ; mais d’un autre côté les forces qu’on annonçoit paroissoient être si supérieures que M. de Lally pouvoit bien être tenté de commencer par la côte, dans l’espérance d’y terminer les affaires par un coup de main.

Dans le courant de Juillet nous crûmes savoir à quoi nous en tenir. Nous apprîmes la prompte       Juillet. réduction du fort St David ? De là, tirant des conjectures, suivant ma façon de penser je transportois tout de suite M. de Lally à Madras ; je le voyois maitre de cette place que je supposois ne pouvoir tenir longtems, puisque le fort St David, place bien mieux fortifiée, avoit si peu résisté. Après cela que pouvoit-on faire de mieux que de venir dans le Bengale ? Il est vrai que dans tout ce beau raisonnement j’étois fort éloigné de croire que notre escadre fut inférieure à celle des Anglois. Il s’étoit donné un combat dans lequel, attendu l’absence d’un des plus forts vaisseaux, il ne paroissoit pas qu’il y eut rien de décidé, mais un second combat devoit, selon nos idées, être tout à fait à notre avantage, et, au pis aller, supposé même que notre escadre ne put battre celle des