Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/439

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M. Clive étoit devenu gouverneur. MM. les Directeurs de la compagnie en Angleterre, n’ayant pu s’accorder sur le choix du sujet qui devoit remplacer M. Drake, avoient nommé quatre conseillers de Calcutta pour gouverner tous les trois mois chacun à son tour. M. Clive n’étoit pas du nombre, sans doute parce qu’on le regardoit purement comme militaire ; quoiqu’il en soit, ce quadrumvirat ne plut pas même aux personnes qui le formoient. Mrs de Calcutta pensèrent qu’une pareille disposition pouvoit être suivie des plus fâcheuses conséquences ; les quatre désignés furent du même avis, et pour ne point donner lieu à la jalousie entre eux, décidèrent qu’il falloit prier M. Clive d’accepter le gouvernement, d’autant plus que personne n’avoit rendu jusques là d’aussi grands services que lui à la colonie et n’étoit aussi capable de tirer parti des gens du pays. Cette décision fut généralement applaudie ; en conséquence le colonel Clive prit le timon. En effet on ne pouvoit faire un meilleur choix pour les intérêts de la nation angloise. La confiance en ses talents étoit si bien établie à Calcutta que la nouvelle de notre brillant début à la côte ne fit pas toute l’impression qu’elle auroit faite sous tout autre gouvernement.

Sur les avis de ce qui se passoit à la côte, un des premiers soins du colonel fut d’engager le nabab à descendre à Calcutta pour faire comprendre à nous autres François qu’il règnoit entre eux une parfaite intelligence, ce qui pourroit nous détourner