Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/452

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On avoit promis de m’attendre dans Eleabad, cependant l’armée du prince étoit déjà partie lorsque nous arrivâmes. J’y trouvai notre Février 1759.      grand bazaras et deux ou trois bateaux que M. Lenoir avoit mis en état, dont mon intention étoit de faire notre hôpital. Nous étions environ une centaine d’Européens dont une dixaine étoit hors d’état de marcher, nos sipayes alloient à cent cinquante.

Le chazada partant pour Eleabad m’avoit donné ainsi que Mahmoudcoulikhan les plus belles promesses, de sorte que naturellement je devois m’attendre à une conduite de leur part tout opposée à celle que m’annonçoit leur départ précipité ainsi que la réception faite à M. Lenoir par Mahmoudcoulikhan. Son refus de me donner de l’argent n’étoit pas ce qui m’inquiétoit le plus, je savois qu’il étoit lui-même dans l’embarras, n’ayant pas de quoi payer ses troupes ni celles du prince que l’espérance seule d’un butin conservoit auprès d’eux. Mais que penser de cette indifférence que témoignoit Mahmoudcoulikhan, Mars.      sur qui tout rouloit ? Mon inquiétude ne fit qu’augmenter par une lettre que je reçus de lui après avoir traversé le Gange vis à vis d’Eleabad. Il me marquoit en peu de mots de rester dans cette ville pour de fortes raisons qu’il me feroit connoitre. Cette lettre ne m’empêcha pas de continuer la route jusqu’à Bénarès, où nous arrivâmes le 9 Mars et repassâmes le Gange avec