Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/453

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beaucoup de peine par le manque de bateaux qu’on refusoit de nous donner.

Chemin faisant et surtout à Bénarès, par le canal du Pyr Cheikmakmoudaly dont j’ai parlé ci-devant, j’eus l’occasion de découvrir les raisons de la conduite de Mahmoudcoulikhan, dont je me serois très peu embarrassé si je n’avois eu à faire qu’à lui.

Pendant tout le séjour que nous avions fait dans le pays de Soudjaotdola, depuis Septembre 1757 jusqu’à la fin de Février 1758, Jaferalikham conduit par la politique angloise avoit eu pour le nabab les plus grand ménagements, jusqu’à vouloir entrer avec lui dans un traité d’alliance qui auroit produit une forte somme à Soudjaotdola ainsi qu’à Mahmoudcoulikhan dont nous devions être les victimes, puisqu’il étoit question de nous livrer aux Anglois en nous forçant de rentrer dans le Bengale, mais notre marche vers Dehly avoit tout changé. La politique angloise négligeant désormais le nabab d’Aoud s’étoit tournée entièrement du côté du vizir.

Visées de Soudjaotdola sur Eléabad.

Soudjaotdola, piqué de n’avoir pu encore mettre à profit la révolution qui s’étoit faite à Bengale crut voir dans les propositions que lui faisoit le chazada ainsi qu’à moi d’y passer avec une armée un moyen de faire connoitre à Jaferalikham qu’il méritoit quelque attention. Le mécontentement