Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/462

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

été pris et que nos forces se seroient rendues tout de suite dans le Bengale, comme les lettres de M. de Leyrit me l’a voient fait espérer. On conviendra, je crois, que cette diversion étoit assés avantageuse. Le colonel Clive à la tête de 500 Européens et de 5.000 sipayes étoit monté jusqu’à Patna. Il avoit encore à ses ordres un corps de cavalerie commandé par le fodjedar d’Ougly, de plus il étoit accompagné de Miren, fils de Mirdjafer à la tête de quinze mille cavaliers et autant de fusiliers, avec une artillerie où il avoit une cinquantaine d’Européens de toutes nations commandés par un nommé Grenier qui étoit autrefois à Chandernagor. Jaffer-Ali khan lui-même devoit suivre avec une seconde armée de 25 à 30.000 hommes, de sorte que nos forces arrivant auroient trouvé tout le pays depuis Morshoudabad jusqu’au bas du Gange presque sans défense[1]. Je ne pouvois sans elles, assurément, fonder le moindre succès pour la nation sur l’entreprise du chazada. Je n’avois avec moi que cent Européens et deux cents sipayes. L’armée du chazada paroissoit nombreuse, il est vrai, mais à

  1. On me dira peut-être que, si Madras avoit été pris, le colonel avec les forces du Bengale ne seroit pas monté à Patna, j’en conviens ; mais alors Patna étoit pris, la trahison de Mahmoudcoulikhan n’auroit eu aucun effet contre nous. Je me serois très peu embarassé de ses ordres. Les Anglois dans leurs écrits imprimés conviennent que la seule ruse employée pour faire rester notre détachement à Bénarès, a sauvé Patna où il n’y avoit aucun Anglois, Européen ou sipaye (Autog.)