Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/467

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ment une impossibilité à l’atteindre d’une manière décisive, à moins que nos forces de la côte ne parussent dans le Bengale. Je crus qu’il valoit mieux prendre la route du Dékan. La nouvelle de la prise de Masulipatam, suite de la bataille de Pédapour, ne m’étoit pas encore parvenue.

Ce ne fut que plusieurs jours après notre arrivée au grand Mirzapour que je reçus cette fâcheuse nouvelle. Événement aussi peu inattendu qu’il étoit accablant pour l’honneur et les intérêts de la nation par les circonstances qui l’ont accompagnées, lequel d’ailleurs m’arrêtoit tout court dans le dessein que j’avois de me rendre dans le Dékan, où au lieu d’amis que je comptois y trouver, je n’aurois eu à faire qu’à des ennemis déclarés. En conséquence je me déterminai à retourner vers notre ami le raja Indoupot à Choterpour où, après quelques mois de quartier d’hiver, je pourrois prendre tel parti qui me paroitroit convenable, sur les avis que je recevrois soit de Pondichéry soit de Bengale. Avant que de quitter Mirzapour, j’expédiai M. Dangereux, accompagné du Sr. Calvé avec mes paquets pour MM. de Lally et de Leyrit par lesquels je leur rendois compte de tout ce qui s’étoit passé et de l’embarras extrême où j’allois me trouver pour l’entretien de ma petite troupe. Je permis en même tems à MM. Brayer et Kerdisien, officiers, ainsi qu’au Sr Bareau, chirurgien tous trois dangereusement malades, de se rendre par eau à Bettia ou même à Patna. Le premier