Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/470

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que craignant d’être assassiné, il avoit voulu s’empoisonner. Il fut quelque tems gardé à vue. J’ai su depuis que renonçant aux vanités de ce monde, il s’étoit fait faquir et s’étoit même décidé à faire le voyage de la Mecque. J’ignore ce qu’il est devenu. Ses troupes à la débandade et surtout les chefs qui lui avoient témoigné quelque attachement avoient été pillés et très maltraités par les troupes de Soudjaotdola aux ordres du raja de Bénarès. Quant au chazada, on l’avoit laissé passer tranquillement ; il s’étoit arrêté un peu au dessus de Chenargor où il avoit reçu des lettres très soumises, très respectueuses de Soudjaotdola, qui même lui avoit envoyé quelqu’argent pour son entretien.

Les Anglais pénètrent dans le pays du raja de Bojepour.

Du côté de Patna il s’en falloit beaucoup que les esprits fussent d’accord. Ramnarain avoit fait fermer les portes de la ville sur Miren qui s’étoit présenté pour y entrer avec ses troupes, et sans la médiation du colonel Clive, protecteur de Ramnarain, on en seroit venu aux voyes de fait ; mais après bien des débats tout s’étoit arrangé, du moins en apparence, à condition que Ramnarain se joindrait à Miren et aux Anglois pour marcher à la poursuite du chazada ; le vrai est que Miren et les Anglois n’en vouloient qu’à Palouandsingue, raja de Bojepour, pour les secours qu’il avoit donnés