Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/471

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au prince ; mais c’étoit l’ami intime, l’homme de confiance de Ramnarain qui eut le chagrin de voir la province de Bojepour ravagée d’un bout à l’autre. Le raja que Miren auroit bien voulu saisir fut poursuivi dans ses montagnes, d’où, après bien des courses inutiles dans un pays brûlé par l’ardeur excessive du soleil, Miren ainsi que les Anglois n’en pouvant plus de fatigues et ayant perdu beaucoup de monde par maladie, furent obligés de se retirer, sur l’avis de quelques troubles dans le Behar causés par un nommé Camgarkhan, raja du Mayer.

Ces troubles n’eurent pour lors aucune suite. Ce raja dont il sera beaucoup question ci après étoit ami de celui de Bojepour, et n’avoit voulu remuer que pour le dégager des poursuites de Miren ; il s’entendoit avec Ramnarain. Tous ces rajas dont il y a grand nombre dans les dépendances du Bengale réunis par les liens d’une même religion, se soutiennent réciproquement autant qu’ils peuvent, ils détestent le gouvernement des Maures, et sans les Chets, ces fameux banquiers, avec lesquels ils sont tous très liés, il est probable qu’à la suite de la révolution dont Souradjotdola a été la victime, ils se seroient tous soulevés en même tems pour établir un gouvernement gentil dont les Anglois n’auroient pas tiré les avantages que celui des Maures leur a procurés. Un pareil changement ne leur convenoit pas, il faut dans leur système qu’un germe de division fermente continuelle-