Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/474

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l’élévation de Mirdjaferalikhan au soubah du Bengale ne firent sur eux aucune impression. C’étoit dans Souradjotdola un coupable que les Anglois punissoient des cruautés qu’il avoit commis dans Calcutta, et dont la mort étoit nécessaire pour la tranquilité du Bengale. Jaferalikham, homme doux, paisible, aimé et estimé, devoit, selon eux, établir une forme de gouvernement agréable à toutes les nations européennes sans distinction, exepté la nation françoise qui se trouvoit exclue par le traité. Ces fins négociants ne connoissoient pas encore la politique des Anglois et jusqu’où pouvoient aller des projets d’agrandissement soutenus par la terreur des armes que les Anglois avoient répandue.

Ils ne commencèrent, je crois, à ouvrir les yeux qu’à l’occasion de la ferme du salpêtre que le colonel Clive avoit obtenue exclusivement pour sa compagnie, ce qui gênoit beaucoup le commerce des Hollandois, mais bientôt ils eurent des sujets de plaintes de tous côtés et sur tous les objets de leur commerce, par les violences qu’exerçoient les employés anglois dans les harams, faisant enlever de force les toiles, les soyes, les soiyeries, quoique payées et fabriquées pour les Hollandois. L’opium, cet article si précieux si intéressant pour MM. de Batavia, devoit bientôt leur être enlevé. Les plaintes des Hollandois furent souvent portées au conseil de Calcutta et au gouvernement Maure mais inutilement : les Anglois trouvant