Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/475

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toujours le moyen de les éluder et de ne rien rendre de ce qu’ils avoient pris. Enfin poussés à bout, les Hollandois crurent qu’il étoit tems d’arrêter ce torrent qui les menaçoit d’une entière destruction.

Ils avoient pour chef à Cassembazard un nommé M. Vernet, homme d’esprit, qui, ayant passé bien des années dans cet endroit, devoit être au fait des intrigues du dorbar de Morshoudabad. Il ne tarda pas à s’apercevoir que le nouveau nabab Jaferalikham étoit très mécontent de ce grand pouvoir que les Anglois avoient usurpé. On m’a assuré qu’il y eut à ce sujet un accord secret entre les Hollandois et Jaferalikham, (les Chets mêmes pouvoient bien y être pour quelque chose) par lequel il étoit dit que les Hollandois n’étant point en guerre avec les Anglois feroient venir de Batavia un certain nombre d’Européens et de Malais, lesquels une fois rendus à Chinchurat, Jaferalikham prendroit avec le gouverneur hollandois les mesures convenables pour se tirer de l’esclavage où il étoit.

Je reçus à Choterpour quelques avis sur ce qui se tramoit. Surquoi je fis agir secrètement auprès du gouverneur de Chinchurat pour qu’il me fit passer quelque argent, sans quoi il ne m’étoit pas possible de remuer, persuadé qu’il seroit charmé que je fusse de la partie, et que je contribuasse au succès de ses desseins par une diversion dans le nord. On me fit dire qu’on étoit très éloigné de