Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/477

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Roussel, lequel avoit autrefois servi dans le bataillon de l’Inde à Pondichéry. Le secret avoit été assés bien gardé. Il faut croire même que les Anglois n’eurent connoissance de ce qui se tramoit que très peu de tems avant et peut-être qu’à l’arrivée des bâtiments. Le major Ford, cet officier qui nous avoit porté le coup mortel par la bataille de Pédapour et la prise de Masulipatam étoit revenu. Mais la plus grande partie de sa petite armée étoit resté pour les opérations de la côte ; les Anglois de Calcutta y avoient aussi fait passer presque toutes les recrues qu’ils avoient reçues cette année, de sorte qu’il n’étoit pas possible qu’ils ne fussent très embarrassés pour trouver de quoi opposer aux Hollandois, surtout si l’on considère les divers endroits comme Patna, Cassembazard, Dacca etc. où ils étoient obligés d’avoir du monde, plus ou moins, par la crainte de quelques mouvements de la part des rajas.

Aussitôt l’arrivée des vaisseaux hollandois au bas du Gange, les troupes furent débarquées sur la rive droite du fleuve et se mirent en marche pour gagner Chinchurat. Avis fut en même tems donné à Jaferalikham alors à Morshoudabad qui fit partir son fils Miren sur le champ à la tête de quinze à vingt mille hommes avec ordre de descendre vers Chinchurat à petites journées pour n’agir que selon les circonstances, c’est à dire ne prendre parti qu’avec ceux qui seroient les plus forts ; (telle est la maxime des princes indiens). Jaferalikham