Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/476

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désirer que je fusse pour quelque chose dans cette affaire, que par conséquent je ne devois attendre aucun secours d’argent, et qu’au reste les mesures étoient si bien prises qu’on comptoit réussir sans aucun secours étranger. Je reconnus là la vanité et la jalousie de Messieurs les Hollandois ; d’un autre côté on peut penser aussi que les Hollandois par les secours qu’ils dévoient recevoir de Batavia, n’ayant d’autres desseins que d’en venir à des négociations de concert avec le gouvernement Maure, et à un accommodement avec les Anglois qui mit les choses sur un pied plus égal et cela sans en venir à une rupture ouverte, ils avoient crû voir dans le traité passé entre Jaferalikham et les Anglois des raisons pour que nous ne parussions en rien dans cette affaire. Ce traité nous excluoit absolument du Bengale. Notre nation et la nation angloise étoient en guerre ouverte. Or le nabab et les Hollandois ne voulant pas en venir à des extrémités, il étoit asses naturel qu’ils évitassent tout ce qui pourroit aigrir l’esprit des Anglois et leur donner quelque apparence de raison, lorsqu’il seroit question de traiter avec eux.

Bon gré, mal gré, il fallut donc attendre l’événement. En novembre ou Décembre je reçus avis que la montagne en travail avoit enfanté une souris. MM. de Batavia avoient en effet envoyé dans le Gange plusieurs gros vaisseaux portant au moins cinq cens Européens, et quinze cens à deux mille Malais, le tout commandé par le commandant