Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/480

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Enfournée dans un passage choisi par les Anglois, d’où elle ne pouvoit pas même reculer pour se disperser dans la plaine, son commandant se décida à la forcer ; s’étant mis à la tête de la troupe, il fit un vigoureux effort pour s’emparer des pièces d’artillerie, mais en vain ; on le reçut avec un feu si vif et si soutenu que toute sa troupe mit les armes bas presque en même tems. Elle fut conduite prisonnière à Calcutta où tous les Européens, la plupart Allemands, ainsi que quelques Malais prirent service. On croit que dans les deux affaires, il y eut plus de deux cens hommes tant Européens que Malais tués. Les Anglois perdirent très peu de monde, et ce qui augmenta le prix de cette journée ainsi que les réjouissances dans Calcutta, c’est qu’on apprit le lendemain que les vaisseaux hollandois avoient été pris presque sans résistance, le jour même des deux affaires gagnées par le colonel Ford.

Au premier avis que je reçus de cet événement sans beaucoup de détails, il me parut si surprenant que combinant le tout avec la mauvaise volonté pour nous que j’avois reconnue dans le gouvernement hollandois depuis le commencement de la révolution, je fus tenté de croire que c’étoit un jeu joué entre les Anglois et les Hollandois pour donner aux premiers les forces dont ils pouvoient avoir besoin, et éviter aux autres le reproche que la France auroit pu leur faire d’avoir donné des secours à ses ennemis et quoiqu’on m’ait assuré