Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/530

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de Dehly, l’ancien vizir Ghazioudinkhan n’étoit plus rien ; le trône n’étoit occupé que par le propre fils de Cha-Alem comme son lieutenant ; mais ce qui devoit leur coûter, ce qui cependant devoit naturellement revenir à Chah-Alem en sa qualité de Grand Mogol ou empereur, n’eut pas lieu : le paiement exact des revenus du Bengale et dépendances. On lui fit sans doute quelques belles promesses, mais on se contenta de fixer pour son entretien une somme annuelle de 12 laks de roupies. J’appris aussi que le reste des officiers et soldats qui étoient avec moi s’étoient dispersés et que la plupart avoient pris la route du Dékan.

Retour en France.

De Patna je me rendis en Mars à Calcutta chef lieu des Anglois dans le Bengale ; où à ma première visite au Colonel Coote, j’eus le chagrin de voir le grand portrait de Louis XV, qui avoit été enlevé de Pondicherry, faire le principal ornement de la salle, ce qui me fit comprendre tout de suite, la cause d’un bruit qui avoit couru parmi le peuple de Patna, que le Roi de France étoit arrivé prisonnier à Calcutta. Sur les questions que les gens du pays faisoient à ce sujet les Anglois répondoient bonnement qu’ils n’en savoient rien, que cela pouvoit être ; au reste ce bruit ne pouvoit que tomber bien vite de lui même et n’a jamais pu m’affecter autant que ce que j’ai souvent entendu dire à quantité de Seigneurs et notables de l’Inde