Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/568

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                         Report 
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27. — Fait environ 4 cosses en traversant un pays aride, plein de hauts et de bas. Nous traversâmes Kotobderga, et fumes camper au delà. Nous nous faisions à trois cosses de Dehly 
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                         Cosses 
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L’endroit qu’on nomme Kotobderga [Kûtub Dergâh] est celui où étoit le premier Dehly[1] du tems que le pays étoit gouverné par des rajas. Il y avoit une célèbre pagode de laquelle on ne voit d’autre monument qu’un cylindre de bronze qui peut avoir douze pieds de haut. C’étoit la principale pièce de la pagode ; c’est ce que les Gentils nomment Mader [’Madâr].

Un premier patane de la famille des Gaures fit faire dans cet endroit une très belle mosquée, et aux environs des bâtimens superbes, dont on ne voit aujourd’hui que les ruines, qui cependant prouvent une grande magnificence. On voit encore sur pied des arcades fort élevées et hardies, toutes en pierres de taille, sur lesquelles on a taillé en relief des passages de l’alcoran en caractères arabes ; tout en est couvert. Il faut que ces bâtimens ayent coûté un tems infini et des sommes immenses. On voit aussi l’obélisque que fit faire Sultan Gaure, d’où l’on découvre tout le pays qui ne paroit pas beau. À une certaine distance de cet obélisque est le commencement d’un autre que vouloit faire son successeur. Il devoit être construit de manière à pouvoir y monter, soit à cheval, soit en carosse.

La ville de Kotobderga n’existe plus depuis cinq ans

  1. C’est ce qu’on m’a dit dans le pays, mais je crois qu’on s’est trompé. Kotobderga est à plus d’une lieue de Dehly, qui, dit-on, renferme les trois Dehly des Gentils, des Patanes et des Mogols.