Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/625

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DEKAN. — Les Maures disent le plus souvent Dakan, qui veut dire le Midi. Les Européens disent la province du Dekan ; le Dekan est la partie méridionale de l’empire mogol, comme la septentrionale se nomme Outtar, l’orientale Pourob et l’occidentale Patebrim. Qu’un général d’armée (du moins c’étoit autrefois, aujourd’hui tout est bouleversé par l’anarchie qui règne) parte de Delhy pour Lacknaor, pour le Béar ou pour le Bengale, les papiers publics diront : un tel, général, marche dans le Pourob, c’est à dire la partie orientale et l’on ajoutera le nom de la province ; de même si le général va à Aurengabad, Aderabad ou Arcate, on dira : il marche vers le Dakan (partie méridionale) et l’on ajoutera le nom de la ville ou de la province. Les Maures disent bien soubahdar du Dekan et non soubahdar du Pourob, du Patebrim, de l’Outtar ; la raison est que toutes les provinces du sud étoient réunies sous un seul chef, au lieu que celles de l’est étoient partagées entre plusieurs. Malgré ce que dessus, si on ajoute foi aux anciens livres gentils, il faut convenir qu’il y a une province nommée Dekan, nom d’un des fils de Hind, et petit-fils de Noë ; c’est proprement la presqu’isle.

DJAMADAR. — Officier qui commande quelques pions ou fusiliers dont le nombre ne passe pas ordinairement cent.

DAROGA. — Officier civil ou militaire chargé de quelque emploi. Le daroga d’adalot, chef de la justice ; daroga tophana ( ?) chargé de l’artillerie ; djaoz daroga, qui est chargé d’un vaisseau.

DIVAN. — Se prononce plutôt officier civil chargé en chef des affaires ; conseiller.

DORBAR. — Audience publique. Les nababs, les fodjédars, les rajas, les zemindars ont chacun leur dorbar ; les ministres ainsi que tous ceux qui sont employés en