Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/632

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le golfe de Cambaye jusqu’à Patna, et qui sépare l’Indoustan du Bengale, du Bérar, du Dékan et de toute la presqu’isle. Qu’on demande à un maure ou gentil né dans le Bengale s’il est né dans l’Indoustan, il dira non. Cela n’empêche pas que dans toute l’Inde, on ne donne le nom indou à tous les naturels du pays ; mais lorsque le mot muzulman n’est pas ajouté, on entend toujours par là un gentil, plutôt qu’un homme né dans l’Inde. La preuve de cela est que je supose qu’on demande à un musulman né dans l’Inde, mais d’une famille persane ou mogole, s’il est indou muzulman, il paroîtra choqué ; il répondra qu’il est mogol ou persan et nommera le lieu de sa naissance soit dans l’Indoustan, soit dans le Bengale, le Dékan, etc. ; il ne conviendra jamais d’être indou.

INDOU. — Indien, gentil dans telle partie de l’Inde qu’il soit né, indou muzulman, indien mahométan, soit qu’il soit descendu d’une famille idolâtre convertie, soit qu’il vienne d’une famille mahométane établie dans l’Inde depuis longtems, qui aura perdu son origine arabe, persane, mogole ou patane. Cette appellation est généralement donnée au peuple mahométan dans l’Inde et c’est particulièrement ce que nous nommons maures. Nous disons bien cependant, quelquefois, un seigneur maure, voulant dire un seigneur mahométan, mais c’est lorsqu’on ignore de quelle race est ce seigneur.

J

JONGOLS [JUNGLES]. — Landes, terres incultes, très couvertes de broussailles et mauvoises plantes qui montent à huit pieds et au delà. Les tigres en sont les habitans.