Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/79

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reconnoitroit toujours vassal. Il est probable même que ce droit ne s’étendoit que sur les dépendances de Doltabad, dont il avoit facilité la conquête. Quoiqu’il en soit un pareil droit mit Sivad[j]y, devenu roi de Satara, en état d’entretenir beaucoup plus de troupes que ses prédécesseurs. Il fit alliance avec presque tous les rajas de la presqu’isle qui le regardèrent comme chef, d’où est venu le titre de Saho[1] Raja (cent Rajas) qu’on donne au roi des Marates. [Sivadjy], et après lui Sommadjy rao (Sombadji) son fils, employèrent leurs forces si à propos, soit contre Aurengzeib, soit contre ses généraux, que cet empereur, pour posséder tranquilement le province du Dekan, fut obligé d’accorder aux Marates l’indépendance d’une grande étendue de pays vers le golfe de Cambaye, excepté le port de Surate, et de plus l’extension du chote sur tout ce qui appartenoit à l’empire dans le Dekan, mais toujours à condition que les Marates seroient censés vassaux de l’empire. Vers la suite, les successeurs de Sivadjy devenus plus puissants en incorporant dans leurs troupes, toujours sous le nom de Marates, tous ceux qui se présentoient, Maures, Patanes, Mogols ou Gentils de toute espèce, qui souvent n’avoient d’autre paye que le pillage qu’ils faisoient, profitèrent des troubles

  1. Il y en a qui regardent ce mot Saho comme un nom de famille.