Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/82

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Ces ressorts ont joué ensemble quelquefois sans trouble et sans oppositions, par les précautions qu’on prenoit et qu’on croyait suffisantes pour assurer l’obéissance dans toutes les parties d’un empire aussi vaste. Nous n’y voyons pour le présent, il est vrai, que trouble et confusion, mais c’est que nous n’en connoissons que les révolutions et même très imparfaitement.

Toutes les forteresses, dans quelque province qu’elles fussent situées, ne dépendoient que de l’empereur qui y plaçoit un keledar avec des troupes indépendamment de celles qui étoient au fodjedar. Ce keledar, dont la famille résidoit presque toujours, soit à Dehly, Agra, ou autres lieux voisins de la cour, n’avoit aucun ordre à recevoir du soubahdar ou viceroi de la province, et veilloit uniquement a la sûreté de la place.

Le Mir bockshis ou généralissime étoit chargé de se faire rendre compte de la quantité de troupes entretenues ou levées extraordinairement dans chaque soubah.

Le Mir Ateche avoit à sa disposition l’artillerie de toutes les places fortes, et droit d’inspection sur toutes celles dont les soubahdars pouvoient se servir.

De plus, dans chaque soubah, la seconde place qui est celle de Divan Patecha, — ce qui reviendroit à ce que nous nommons commissaire pour le roi, mais dans un sens bien plus étendu, — n’étoit pas à la nomination du soubahdar, mais