Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/83

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de la cour qui entretenoit aussi des chefs d’arcaras ou espions chargés de donner avis de tout ce qui se passoit journellement, et de tout ce qu’ils pouvoient découvrir qui eut raport au gouvernement ; les revenus et les dépenses du soubah étoient soumis à l’examen du Divan Patecha qui étoit chargé de recueillir tout ce qui devoit revenir au domaine, droits, successions, djaguirs. Les ordres au soubahdar passoient par les mains du Divan Patecha. Le Moullah avoit l’inspection de ce qui avoit raport à la religion, le Cady avoit les causes civiles, le Cotoual, les affaires criminelles et tous trois ressortissoient du Daroga d’Adalat ou surintendant de la justice, qui résidoit, à la vérité auprès du soubahdar, mais sur qui le viceroi n’avoit pas l’autorité nécessaire pour lui faire remplir ses devoirs. L’empereur avoit lui-même le soin d’examiner la conduite des Darogas d’Adalat, ou s’en faisoit rendre compte par des commissaires ad hoc qu’il faisoit passer de tems en tems dans chaque soubah.

On peut voir de là que chaque soubahdar étoit assujetti au contrôle de plusieurs officiers, sur lesquels ils n’avoient que peu ou point d’autorité. D’ailleurs très souvent les soubahdars étoient sommés de comparoitre à la cour, on les faisoit passer d’un gouvernement à un autre ; on les changeoit même si souvent qu’un jour un soubahdar fut remarqué dans sa marche ayant le visage tourné vers la queue de son éléphant ; on