Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/88

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la justice dans tous les tribunaux de leurs départemens ; ils ont des loix écrites, subordonnées, sans doute, à la volonté du prince, puisque le gouvernement est despotique, mais fondées sur l’Alkoran d’où ils ont tiré toutes leurs maximes et institutions, soit religieuses, civiles ou criminelles ; ils ont des usages, des coutumes mises par écrit de tems immémorial, que des gens préposés expliquent au peuple ; ils ont dans chaque soubah un Daroga Dadalat ou surintendant de justice qui a sous lui, tant dans la capitale que dans les moindres villages, divers tribunaux ; la régularité de ces tribunaux dépend de l’intégrité et de la vigilance du Daroga Dadalat dont le choix ordinairement dépend du soubahdar. Si le soubahdar est un honnête homme, le premier à remplir ce qu’il doit à son prince, comme il s’en est trouvé quelquefois, on doit présumer qu’il obligera les autres à faire ce qu’il fait lui-même ; s’il est négligent à cet égard, les commissaires envoyés par le prince y tiendront la main. Mais d’ailleurs en supposant un temps d’anarchie, un soubahdar infidèle à son prince peut fort bien n’être pas d’humeur à laisser ceux qui dépendent de lui s’écarter de leur devoir envers lui-même.

Pour ce qui regarde les pays tout à fait gentils, j’ai bien vu chez les Djates un livre écrit en leur langue particulière qui contenoit, à ce qu’on m’a dit, des maximes pour l’administration de la justice. Il y en a, je m’imagine, chez les