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datent de 1646 ; mais c’est seulement en 1717 que la Grande Loge de Londres est constituée. C’est cette Loge qui donne des chartes régulières aux Loges françaises de Dunkerque (1721), Paris (1725), Bordeaux (1732), etc., etc.

Les Loges de Paris se multiplièrent rapidement, nommèrent un grand maître pour la France, le duc d’Antin (1738-1743), sous l’influence de qui fut entreprise la publication de l’Encyclopédie, comme nous le verrons tout à l’heure. Voilà l’origine réelle de la révolution, accomplie d’abord sur le plan intellectuel avant de passer de puissance en acte.

En 1743, le comte de Clermont succéda au duc d’Antin comme grand maître et prit la direction de la Grande Loge anglaise de France. Ce comte de Clermont, trop indolent pour s’occuper sérieusement de cette société, nomma substitut un maître de danse, Lacorne, individu très intrigant, mais de mœurs déplorables. Ce Lacorne fit entrer dans les Loges une foule d’individus de son espèce, ce qui amena une scission entre la Loge constituée par Lacorne (Grande Loge Lacorne) et les anciens membres qui formèrent la Grande Loge de France (1756).

Après un essai de rapprochement entre les deux factions rivales (1758), le scandale devint si grand que la police s’en mêla et ferma les Loges de Paris.

Lacorne et ses adhérents mirent ce repos à profit et obtinrent l’appui du duc de Luxembourg (15 juin 1761)[1]. Forts de cet appui, ils réussirent à rentrer

  1. Voy. Ragon, Orthodoxie Mac, p. 56.