Page:Martinet - De la situation économique et de la mortalité de l’espèce bovine.djvu/13

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pendamment des considérations précédentes, et en les envisageant sous cette double qualité, ce qui simplifie l’énoncé du problème que leur exploitation pose ; on peut dire que leur faculté de producteur est d’autant plus avantageuse que celle de consommateur l’est d’avantage. Et sous une autre forme que le prix de revient des engrais qu’ils produisent est d’autant plus bas qu’ils font ressortir à un taux plus élevé le prix de vente des fourrages qu’ils consomment.

Des considérations précédentes, il résulte qu’on ne doit pas employer telle ou telle race avant d’avoir jugé, d’après les connaissances que l’on possède généralement, quelle est celle qui répond le mieux aux exigences de la situation. La France possède un grand nombre d’espèces bovines disséminées un peu partout, suivant les aptitudes, les localités, les productions du sol. On a été amené à diviser la grande famille bovine française en trois groupes distincts qui sont : les races de travail, les races à lait et les races de boucheries ou races précoces.

Les races de travail se rencontrent presque partout, mais plus particulièrement dans les pays de montagnes, où, grâce à leur rusticité, elles sont de puissants auxiliaires pour les populations généralement pauvres de ces régions. Il existe aussi des conditions climatériques et économiques qui rendent avantageux l’emploi des bêtes à cornes. Les propriétaires possèdent ordinairement plus de têtes de bétail qu’il n’en faut pour les travaux de la ferme ; car si l’on ne peut utiliser tous les attelages d’une ferme toute l’année, on sait que ces ani-