Page:Martinov - De la langue russe dans le culte catholique, 1874.djvu/23

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l’intérieur ; il peut donc servir d’indicateur officiel. Les populations y sont disposées d’après les cultes ; l’indication des races n’y manque pas, il est vrai ; mais elles occupent une place secondaire et ne présentent aucune vue d’ensemble, ce qui nous a engagé à les réunir et à les coordonner dans un tableau séparé (no II), afin qu’on puisse le comparer à celui d’Erkert.

L’Atlas confessionnel de M. Batuchkov, nous n’hésitons pas à le déclarer, prime toutes les publications relatives au même sujet. Toutefois, nous n’attachons pas une foi absolue à ses indications ; nous les croyons, au contraire, sujettes à caution, quelque officielles qu’elles soient d’ailleurs et précisément à cause de leur caractère trop officiel. Il n’est que trop évident, en effet, que l’idée qui a présidé à la confection de cet atlas est de persuader à l’Europe occidentale que la nationalité polonaise, dans les provinces de l’ouest, n’est point aussi considérable qu’on le croit communément ; qu’on a grand tort, par conséquent, de les décorer du nom de polonaises. Si M. d’Erkert n’a pas réussi à être à l’abri d’un pareil reproche, M. Batuchkov l’évitera bien moins assurément. En attendant que ses calculs soient rectifiés par d’autres données, son atlas sera d’un précieux secours pour la science ethnographique[1].

  1. En voici le contenu. En tête de l’atlas qui a le format d’un folio maximo figure un tableau synchronistique (sic) des anciennes principautés russes, dressé dans le but de rendre visible cette vérité incontestable (aux yeux de M. Batuchkov), à savoir que les provinces occidentales sont bien réellement russes. Les diverses souverainetés dont ce pays a successivement dépendu sont indiquées par autant de couleurs diverses : le vert représente la domination russe, le jaune celle de la Lituanie, le rose indique le règne de la Pologne. Pour rendre ce tableau et la carte générale accessibles aux étrangers, le texte a été publié aussi en français. — Chaque carte spéciale se compose de deux parties dont l’une représente en dessin chromolithographié les localités et le nombre des habitants de la province d’après les cultes ; l’autre indique la population de chaque paroisse. L’élément catholique est figuré par la couleur rose, les orthodoxes par le vert, les protestants par le bleu ; enfin la couleur brune indique les mahométans. Les starovères n’en ont aucune ; mais ils figurent dans les tableaux ajoutés à la marge. Une carte générale réunit les neuf gouvernements et est suivie d’un tableau statistique contenant la totalité de la population de chacun d’eux d’après les cultes, ainsi que le rapport numérique de la population orthodoxe à celle des autres confessions.
    C’est cette carte qui a servi de modèle à la nôtre, quant aux choses principales, bien entendu, et moins l’indication de la limite qui sépare sur l’original les nationalités lithuanienne et russe. Cette limite recule considérablement la frontière administrative et officielle, dans la direction de l’ouest. Ainsi, dans le gouvernement de Grodno, elle la fait presque toucher à la Pologne ; elle diminue de près d’un tiers celui de Vilno, n’offrant en compensation de toutes ces pertes que le coin nord-ouest de la province de Vitebsk. Il nous a paru suffisant d’indiquer la division officielle. Quant aux deux tableaux (no II et III) qui proviennent de la même source, la forme seule et la distribution des données qu’ils contiennent viennent de nous ; le fond appartient aux auteurs de l’Atlas confessionnel.