Page:Martinov - De la langue russe dans le culte catholique, 1874.djvu/54

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l’auteur, n’est pas assez mûre pour rendre toutes les nuances de la théologie et de la science ecclésiastique ; elle aurait, pour cela, besoin d’un puissant concours du slavon ; or, la langue slavonne est l’orthodoxie, et nous sommes fiers de n’avoir, jusqu’à présent, aucun écrit catholique composé en cette langue » (P. 376.) Ce langage nous parait trop absolu pour être exact. Il existe plusieurs ouvrages catholiques écrits en slavon. Sans parler des livres glagolitiques totalement ignorés des Russes, il suffit de citer les ouvrages répandus parmi les Grecs-Unis, quoique, à vrai dire, la langue dans laquelle ils sont écrits ne brille ni par l’élégance ni même par la pureté. L’assertion de M. Bezsonov serait plus fondés si elle se bornait à la langue russe moderne, celle qu’on parle aujourd’hui à Moscou ou dans la capitale, et qu’on veut introduire dans le culte catholique.

En résumé, bannir le polonais du culte accessoire, ne rien écrire en russe à l’usage des catholiques, leur ouvrir les portes de l’Eglise officielle à deux battants, — telles sont les conclusions principales que l’auteur du mémoire maintient catégoriquement.

Toutefois pour ne rien brusquer et ne pas abolir immédiatement l’usage du polonais, M. Bezsonov veut bien consentir à ce qu’on fasse quelque chose pour les catholiques ruthènes, mais uniquement à titre de mesure provisoire, d’accord en cela avec l’auteur du mémoire précédent et tous ceux qui préfèrent aux mesures violentes et radicales le système plus modéré d’agir peu à peu, système qui a prévalu dans les sphères supérieures de l’administration au grand mécontentement des russificateurs à outrance.

Tel est, en résumé, le contenu des quatre mémoires officiels touchant la question qui nous occupe. Nous allons maintenant faire connaître les résultats obtenus dans le domaine littéraire.


VI

Le catéchisme été le premier livre qu’on ait traduit en russe à l’usage des catholiques. Primitivement on n’avait en vue que les élèves des écoles militaires. Jusqu’en 1853, la doctrine catholique