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Précieux et Précieuses[1]

L’ouvrage intitulé Précieux et Précieuses nous plaît beaucoup plus que la Grammaire française au seizième siècle. Nous y retrouvons les qualités habituelles de l’auteur, une connaissance complète des moindres anecdotes littéraires, un art heureux de les mettre en lumière, d’en tirer des conséquences inattendues. Ce n’est pas la première fois que M. Livet aborde cette matière ; il a publié dans la Bibliothèque elzévirienne une édition du Dictionnaire des Précieuses de Somaize où il a fort bien prouvé que cet écrit n’émane pas, comme on l’avait cru, d’un de leurs sots partisans, mais plutôt d’un maladroit critique. Dans l’introduction de son nouveau livre, M. Livet insiste sur ce qu’il y a d’un peu exagéré dans le langage que Molière prête aux Précieuses ; ses observations à ce sujet sont fines et nouvelles. Du reste, notre grand comique est revenu sur cette esquisse qui se rapprochait, par certains côtés, de la caricature, et il y a substitué plus tard de vrais portraits, tels que celui de Climène dans la Critique de l’école des femmes et d’Armande dans les Femmes savantes.

Ce n’est pas seulement l’introduction de ce livre qui

  1. Article sur « Précieux et Précieuses » de Ch.-L. Livet (Feuilleton de l’Ami de la Religion, du 21 août 1859).