En est-il une, en ceste terre basse,
Qui en tourment de tristesse me passe ?
Je ne croirai jamais non plus que, dans cette phrase : « Vous avez effarouché mon portefeuille, » effaroucher soit une altération du vieux mot frouchier, frogier, frouger, signifiant fructifier, profiter, gagner, et que cette locution soit tout simplement l’équivalent de : vous avez gagné mon portefeuille. En s’en tenant au sens le plus naturel, on croit voir le voleur faisant disparaître le portefeuille, le faisant fuir avec autant de promptitude qu’un animal effrayé, et l’expression a ainsi une toute autre énergie.
Dans tous les pays, l’argot se compose principalement de ces locutions figurées qui nous font connaître, bien mieux que tous les gros livres publiés sur ce sujet, le caractère, les préjugés et les vices des malfaiteurs.
En argot italien, ou fourbesque, piacer, plaisir, signifie des ducats ; en argot espagnol, ou germania, les réaux s’appellent amigos, des amis, et le mot alegria, allégresse, désigne le cabaret. Dans le premier de ces langages l’œil se dit lanterna, dans le second, il a le même nom et de plus celui de fanal, termes qui rappellent aussitôt ce vers de l’Étourdi :