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CAMBACERÈS.




Cambacérès (Jean-Jacques-Régis), duc de Parme et archichancelier sous l’empire, grand’croix de la Légion-d’Honneur et de presque tous les ordres de l’Europe, naquit à Montpellier, le 18 octobre 1753. Issu d’une ancienne famille de robe et destiné à entrer dans un des parlemens du royaume, le jeune Cambacérès s’occupait constamment de l’étude des lois, y fît des progrès rapides, et acquit des connaissances qui lui méritèrent une réputation précoce. Bientôt ses talens dans le barreau lui firent obtenir une charge de conseiller à la Cour des Comptes de Montpellier, où il devint rapporteur de cette cour souveraine dans des affaires importantes.

Nommé électeur de la noblesse lors de l’assemblée des états-généraux, il fut choisi par ses collègues pour être le rédacteur de leurs séances. Il devint ensuite suppléant à l’Assemblée constituante, et parut comme député de l’Hérault à la Convention nationale, en septembre 1792.

En janvier 1793, lors du procès de Louis XVI, il contesta à la Convention le droit de le juger, et vota pour l’appel au peuple. Dans les mois d’août et d’octobre de la même année, il présenta son premier projet de Code civil. Douze jours après la mort de Robespierre, lors de la réorganisation des comités, il insista pour qu’ils n’eussent plus le droit d’attenter à la liberté des représentans.

Il entra au conseil des Cinq-Cents comme faisant partie de deux tiers de conventionnels, le 22 octobre 1796, il y fut élu président, et peu de temps après il fut promu au ministère de la justice. Il prit une grande part à la révolution du 18 brumaire (9 novembre 1799), et Bonaparte, qui connaissait ses talens et son caractère, l’éleva à la dignité de second consul au mois de décembre suivant.

Dans cette place, Cambacérès fut constamment occupé d’organiser les pouvoirs judiciaires, et après l’avènement de Napoléon au trône impérial, il fut nommé archichancelier de l’empire, puis grand’croix de la Légion-d’Honneur le 1er février 1805.

Depuis cette époque Cambacérès ne parut plus occupé que de servir Napoléon avec le plus entier dévouement. Il fut initié dans les principaux secrets de sa poétique, l’empereur lui abandonna surtout avec une extrême confiance toutes les affaires des tribunaux ; il fut même chargé plusieurs fois de tous les pouvoirs en