Page:Marx - Contribution à la critique de l’économie politique.djvu/258

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quantité déterminée d’or et d’argent comme équivalent d’une somme de valeurs donnée de marchandises. Si toute quantité d’or et d’argent qui peut se trouver dans un pays, doit servir de moyen de circulation dans l’échange des marchandises, sans égard à la somme des valeurs des marchandises, l’or et l’argent ne possèdent point de valeur immanente et alors, en fait, ils ne sont point de véritables marchandises. C’est la troisième « conséquence nécessaire » de Hume. Dans le procès de circulation, il fait entrer des marchandises sans prix, et de l’or et de l’argent sans valeur. Aussi ne parle-t-il jamais de la valeur des marchandises, de la valeur de l’or, mais seulement de leur quantité relative. Locke déjà avait dit que l’or et l’argent n’ont qu’une valeur purement imaginaire ou conventionnelle : la première forme brutale de la contradiction à l’assertion du système monétaire que l’or et l’argent seuls ont une valeur véritable. Le fait que la forme monnaie de l’or et de l’argent dérive seulement de leur fonction dans le procès d’échange social[1] il l’interprète ainsi : qu’ils doivent leur propre valeur, et partant leur grandeur de valeur, à une fonction sociale. L’or et l’argent sont donc des choses sans valeur, toutefois ils acquièrent à l’intérieur du procès de circulation une grandeur

  1. Voir Law et Franklin sur le surplus de valeur que l’or et l’argent sont censés acquérir de leur fonction comme monnaie. Voir aussi Forbonnais (Note de la 2e éd.)