Page:Marx - Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure.djvu/144

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être expulsée par elle. ἔτι οὐ μόνον τῶν αἰσθητῶν παραδείγματα τὰ εἰδη, ἀλλὰ καὶ αὐτῶν τῶν ἰδεῶν, οἶον τὸ γένος, ὡς γένος εἰδῶν, ὥστε τὸ αὐτὸ ἔσται παράδειγμα καὶ εἰκών[1]. [Arist. met. 991 a 29 — b 1].


[Extraits de Lucrèce I - 736 à 740]

[Les déterminations essentielles
de la philosophie épicurienne
]

Sont essentiels pour définir la philosophie épicurienne de la nature :

1) L’éternité de la matière, qui est liée au fait que le temps est considéré comme l’accident des accidents, comme appartenant seulement aux compositions et à leurs effets fortuits, et est donc évacué hors du principe matériel, hors de l’atome lui-même. Cela s’accorde en outre avec le fait que la substance, dans la philosophie d’Épicure, est ce qui opère une réflexion purement extérieure, qu’elle est l’absence de présupposition, l’arbitraire et fortuite. Le temps est plutôt le sort de la nature, du fini ; l’unité négative avec soi est sa nécessité interne.

2) Le vide, la négation, n’est pas le négatif de la matière elle-même, mais il est là où la matière n’est pas. Cette négation est donc aussi, sous ce rapport, en elle-même éternelle.

La figure que nous voyons ressortir enfin du laboratoire de la conscience gréco-philosophique, issue de l’obscurité de l’abstraction, drapée dans son costume sombre, c’est la figure dans laquelle la philosophie grecque marche vivante sur la scène du monde, la même figure qui, jusque dans le foyer brûlant, voyait des dieux, la même qui but la coupe de poison, la même qui, devenue le dieu d’Aristote, jouit de la plus haute félicité, de la Théorie [contemplation].

  1. En outre, les formes devraient être non seulement des paradigmes des objets des sens, mais aussi des paradigmes d’elles-mêmes — par exemple, le genre comme genre de formes — si bien qu’une seule et même chose serait à la fois modèle et copie.