Page:Marx - Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure.djvu/169

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comportant absolument aucune propriété particulière sensible, physique. Il est substance :

Eadem caelum, nuire, terras, flumina, solem constituant, etc.[1] [I 820]


L’universalité lui échoit.

Au sujet du rapport de l’atome et du vide, une remarque importante. Lucrèce dit de cette duplex natura :

Esse utramque sibi per se, puramque necesse est[2].
[I 507 (506)]


En outre, il s’exclut :

Nam quacumque vacat spatium…

corpus ea non est,etc.[3]. [I 508 sqq. (507 sq.)]


Chacun des termes est lui-même le principe. Donc, ce n’est ni l’atome, ni le vide qui est le principe, mais leur fondement, ce qu’exprime chacun comme nature indépendante. Ce moyen terme s’installera sur le trône à la fin de la philosophie épicurienne.

Le vide comme principe du mouvement, cf. L. I 363 (362) sqq., comme principe immanent, cf. 383 (382) sqq. (le vide et l’indivisible), l’opposition objectivée de la pensée et de l’être.


[Extraits de Lucrèce II 7 sq. 14-16. 55-61. 83-85. 90-97]


[La guerre des atomes]


La production des formations à partir des atomes, leur répulsion et leur attraction sont tumultueuses. Un combat bruyant, une tension hostile constituent l’atelier et la forge

  1. . Les mêmes matières sont à la base du ciel et de la terre, de la mer, des fleuves, du soleil, etc.
  2. . Double nature : chacun doit être pour lui par lui-même, et doit rester pur.
  3. . Car là où s’étend l’espace… jamais ne se trouve aucun corps.