Page:Marx - Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure.djvu/175

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[Extraits de Lucrèce III 888-893. 1053-1059]


[Parallèle entre les Épicuriens, les Piétistes et les Supranaturalistes]


Il est connu que chez les épicuriens, le hasard est la catégorie souveraine. Il s’ensuit nécessairement que l’idée n’est considérée que comme un état ; l’état est la persistance en soi fortuite. La catégorie la plus intime du monde, l’atome, sa connexion, etc., a, de ce fait, glissé au loin, est considérée comme un état passé. On trouve la même chose chez les piétistes et les supranaturalistes. La création du monde, le péché originel, la rédemption, toutes ces choses et leurs déterminations dévotes comme le paradis, etc., ne sont pas une détermination éternelle de l’idée, déliée de toute temporalité immanente, mais un état. De même qu’Épicure transporte l’idéalité de son monde, le vide, hors de ce monde, dans la création du monde, de même le supranaturaliste incarne l’absence de présupposition, l’idée du monde dans le paradis.