Page:Marx - Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure.djvu/174

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[Extraits de Lucrèce II 284-303. 308-316. 333-343. 479-499. sur le mouvement et la figure des atomes]

Cette proposition d’Epicure que la figurarum varietas (variété des figures) n’est pas infinita (infinie), mais que les corpuscula ejusdem figurae infinita sint, e quorum perpetuo concursu mundus perfectus est usque gignuntur[1], est la considération la plus importante et la plus immanente de la position qu’occupent les atomes par rapport à leurs qualités, c’est-à-dire par rapport à eux-mêmes en tant qu’ils sont les principes d’un monde.


[Extraits de Lucrèce II 507-510. 512-514. 522-527]


La distance, la différence des atomes est finie ; si on ne l’acceptait pas comme finie, les atomes seraient en eux-mêmes médiatisés, ils contiendraient en eux une diversité idéale. L’infinité des atomes comme répulsion, comme rapport négatif à soi, engendre un nombre infini d’atomes semblables, quae similis sint infinitas[2] [Lucrèce II 526 sq.], leur infinité n’a rien à voir avec leur différence qualitative. Si l’on accepte l’infinité de l’être-différencié de la forme de l’atome, chaque atome contient en soi l’autre qui est supprimé en lui, et il se trouve dans ce cas des atomes qui représentent toute l’infinité du monde, comme les monades de Leibniz.


[Extraits de Lucrèce II 567 sq. 573-580. 586-588. 646-651 796. 842-846. 861-864. 967-974. 980-982 ; III 179-182. 186 sq. 193 à 195. 201 sq. 229-234. 237-244. 256 sq. 867-869]

On peut dire que dans la philosophie épicurienne l’immortel est la mort. L’atome, le vide, le hasard, l’arbitraire, la composition sont en soi la mort.

  1. . Il y a un nombre infini d’atomes de même figure, c’est de leur choc perpétuel que le monde a été fait, ils sont engendrés… (on ne sait pas à quoi se rapportent ces derniers mots).
  2. . Le nombre de ceux qui sont semblables est infini.