dans ses annotations aux fragments d’Epicure, traduit donc faussement un passage et passe complètement l’autre sous silence, quand il déclare : « Hujus modi autem tenuitatem atomorum incredibili parvitate arguebat Epicurus, utpote quas nulla magnitudine praeditas aiebat teste Laertio, X 44[1][2]. »
Je ne tiendrai pas compte de ce que, d’après Eusèbe, Epicure fut le premier à attribuer aux atomes une petitesse infinie[3], tandis que Démocrite avait admis les atomes les plus grands — grands comme le monde, affirme même Stobée[4].
D’une part ceci contredit le témoignage d’Aristote[5], d’autre part Eusèbe, ou plutôt l’évêque alexandrin Denys, qu’il résume, se contredit lui-même ; on lit, en effet, dans le même livre que Démocrite supposait comme principes de la nature des corps indivisibles, concevables par la raison[6]. Mais un point est clair : Démocrite ne prend pas conscience de la contradiction ; elle ne le préoccupe pas, tandis qu’elle constitue pour Epicure l’intérêt principal.
La deuxième propriété des atomes d’Epicure est la figure[7]. Mais cette détermination elle aussi contredit le concept de l’atome, et on doit nécessairement poser son contraire. La singularité abstraite est ce qui est abstraitement-identique-à-soi, et donc sans figure[8]. Les différences des figures des atomes sont donc en vérité indéterminables, mais elles ne sont pas absolument infinies[9]. C’est plutôt un nombre déterminé et fini de figures par quoi les atomes
- ↑ . Rosini, p. 26.
- ↑ . Mais, de cette façon, Epicure démontrait la ténuité des atomes par leur incroyable petitesse, en disant, selon le témoignage de Laerte (X 44), qu’ils n’avaient pas de grandeur.
- ↑ . Euseb. XIV 773.
- ↑ . Stob. ecl. I, XIV 1 sq (§ 348) ; cf. Pseudoplut. 877 D-F.
- ↑ . Arist. de gen. et corr. 326 a.
- ↑ . Euseb. XIV 749 ; cf. Pseudoplut. ibid.
- ↑ . Diog. X 54 ; cf. 44.
- ↑ . Ibid. 42.
- ↑ . Ibid.