Page:Marx - Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure.djvu/300

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’être-là. Ce qui est posé avec sa limite immanente est le Fini.

Le fini doit être pensé en rapport à l’infini. L’opposition dialectique du fini et de l’infini définit le niveau de l’idéel. L’idéel « est le fini tel qu’il est bien distinct, mais n’existe pas de manière indépendante, étant seulement un moment de l’infini[1] ». L’idéalité est la qualité de l’infinité, mais elle est essentiellement le processus du devenir et, par conséquent, un passage : passage du devenir à l’être-là. Comme suppression de la finitude, ce retour en soi est rapport à soi-même, être. Cet être implique une négation, mais celle-ci est négation de la négation, négation se rapportant à elle-même, il en résulte un être-là qu’on appelle être pour soi.

  1. Le terme idéel est donc ambigu : on définit d’abord le principe, le général, l’universel comme idéels, mais on doit du même coup étendre ce terme au concept, à l’idée, à l’esprit, et « aux choses particulières sensibles, pour autant que leur caractère particulier et sensible se trouve supprimé dans le principe, dans le concept, et surtout dans l’esprit. Tantôt donc l’idéel est le concret, tantôt ce sont les moments, supprimés dans le concret qui sont l’idéel, « alors qu’en fait il n’existe qu’un seul tout concret, inséparable de ses moments ». C’est ce qui nous permet de comprendre que l’idée est le concept et sa réalisation au niveau spéculatif, tout en désignant l’un des côtés du rapport quand les deux moments s’opposent. Dans ce second sens, l’idéel est la vérité du réel, tout en lui restant encore extérieur. L’idéel se pose en opposition au réel. Ce niveau de l’opposition des deux termes définit l’abstraction, niveau de la philosophie d’Epicure.