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Moi, l’Esprit, Dieu. Etre-pour-soi et être-pour-l’Un sont les moments inséparables de l’idéalité, leur unité posée sera le résultat de la dialectique répulsion/attraction.

L’être-pour-soi est l’unité de soi-même et de son être pour l’Un. Sa seule détermination est la suppression (Aufhebung) — le mouvement de la négation — se rapportant à elle-même. Cette dialectique étant encore celle de l’être ou immédiateté, l’être-pour-soi est l’étant-pour-soi : l’UN.


UN ET VIDE


L’Un est l’être-pour-soi-(concept) devenu étant-pour-soi, c’est-à-dire tombé dans l’être. L’être-pour-soi devient ainsi sa propre limite, et cette limite est l’Un.

L’Un comporte donc deux négations qui n’en font qu’une tout en s’opposant : la négation immédiate (être-là) et la négation de cette négation. Il comporte en outre l’identité, le rapport à soi, mais aussi le rapport négatif à soi.

Dans l’Un, l’être-pour-soi est l’unité postulée de l’être et de l’être-là, l’unité absolue du rapport à l’autre et du rapport à soi-même. (Cf. les deux moments de l’atome.) Mais l’être (comme immédiat) s’oppose à la négation, si bien que l’Un complet est contradictoire. Il comprend :

— son être en soi. (Il s’oppose à tout autre, est invariable.) Dans cette simple immédiateté, il ne contient rien. Ce rien, est, dans l’Un, le vide ;

— la négation que l’Un en soi exclut : le vide en dehors de l’Un. Ce vide est néant. Les moments de l’être-pour-soi deviennent donc extérieurs les uns aux autres.

L’ensemble glisse alors dans l’être-là : le vide, comme être-là du néant, s’oppose à l’Un.