Page:Marx - Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure.djvu/304

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La formule de Hegel est donc :

— l’Un se rapporte à lui-même comme à un autre : répulsion ;

— se rapportant à un autre, il revient à lui-même en une unité médiate : attraction.


Ce mouvement n’est pas une simple alternance car l’Un, sorti de l’attraction, est posé médiatement.

L’attraction est l’« idéalité posée de l’Un » (p. 180). La répulsion est sa réalité (idéalité et réalité s’opposent). Dans l’ordre du concept, l’attraction suppose et vient après la répulsion. Mais une attraction achevée serait la fin de la dialectique : elle aboutirait à un Un inerte. L’attraction se nie donc elle-même à son tour dans la répulsion et lui est liée essentiellement. L’attraction a pour condition l’absence de différence entre les Uns : elle pose médiatement leurs différences.

La répulsion n’est pas le vide, car elle est un rapport (négatif). Mais l’exclusion est en fait un lien (elle manifeste la non-indifférence). L’attraction y est donc déjà présente (p. 183). En outre, la répulsion est ce par quoi les Uns se manifestent et s’affirment en tant qu’Uns, ce par quoi ils sont tels. Leur être se confond avec la répulsion même (p. 184). La répulsion se présuppose elle-même. De même pour l’attraction, puisque c’est en tant qu’Un (en tant qu’idéaux) que les Uns sont la même chose. Répulsion et attraction sont donc l’une à l’autre des moments (dialectiques). Chacune se nie elle-même dans l’autre.

L’être-pour-soi est alors totalement développé :

— L’Un se repousse : répulsion.

— Il supprime ce non-être de lui-même : attraction.

— Il reste donc en rapport avec lui-même (p. 185).

Telle est la concrétion de l’être-pour-soi, atteinte en une dialectique dont les moments se présupposent, et où l’at-