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refusait la réalité effective. Il a dû fuir vers l’abstraction comme pensée, vers cette abstraction comme sujet existant, c’est-à-dire vers cette liberté intérieure du sujet comme tel (p. 429).




LA CRITIQUE DE LA PHILOSOPHIE D’EPICURE
(p. 473, sq.)


La philosophie d’Epicure constitue le pendant du stoïcisme qui pose l’être pris comme pensé, le concept, comme le Vrai. Epicure pose l’être non pas en tant qu’être en général, mais comme senti, il pose la conscience dans la forme de la singularité comme l’essence. Ainsi, la nécessité du concept est supprimée, tout tombe en pièces, privé d’intérêt spéculatif, et c’est plutôt la conception commune des choses qui est affirmée. En fait on ne sort pas et on ne s’élève pas au-dessus de l’entendement humain commun (sens commun), ou plutôt, tout est rabaissé à cet entendement. Epicure a élevé à la pensée le principe que le plaisir est but : la jouissance est à chercher par la pensée, dans un universel qui est défini par la pensée.

C’est la sensation, le singulier immédiat, qui est le principe (p. 474). En fait, la philosophie d’Epicure ne doit pas être considérée comme l’affirmation d’un système de concepts, mais au contraire comme l’affirmation de la représentation, de l’être sensible pris comme être sensible, de la manière de voir habituelle (p. 478).

Hegel analyse en détail la doctrine d’Epicure.

D’abord la Canonique. D’après elle, une chose inconnue peut être représentée selon le mode d’une sensation connue. L’inconnu doit être déterminé et conçu d’après le connu.