Page:Marx - Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure.djvu/333

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L’auto jouissance est dans sa rigueur inactive, car l’action a toujours en elle comme quelque chose d’étranger, l’opposition entre elle et la réalité effective, et c’est pourquoi le travail, la peine, sont plutôt le côté de la conscience de l’opposition que celui de l’être-réalisé-effectivement[1]. [p. 507-508. Nous soulignons.]


CONCLUSION


L’analyse de Hegel lui permet de conclure par l’identification relative des stoïciens et des épicuriens. « On obtient à proprement parler le même résultat que chez les sceptiques. » (p. 512). Pour les stoïciens, l’universel est l’essence, — non pas le plaisir, la conscience de soi du singulier en tant que singulier. Mais la réalité de cette conscience de soi (universelle) est de la même façon quelque chose d’agréable (p. 512-513). Pour les épicuriens, c’est le plaisir qui est l’essence, mais le plaisir cherché et obtenu, considéré comme un universel.

Aller plus loin qu’Epicure aurait été de la part de ses disciples tomber dans l’acte de concevoir, ce qui n’aurait fait que troubler le système épicurien; car l’absence de pensée est troublée par le concept et cette absence de pensée est érigée en principe (p. 513). Chez Epicure, la pensée est précisément employée à tenir à distance la pensée, elle se comporte négativement à l’égard d’elle-même. Et c’est

  1. . Ce texte montre de manière très forte l’incompatibilité de la pensée de Marx et de celle de Hegel. Pour Marx, la pratique, la transformation concrète de la nature est la réalité effective. On aperçoit la distance qui le sépare et de la conscience immédiate (Epicure) et de la conscience spéculative (Hegel). Pour Hegel, le dépassement du travail aliéné ne peut se faire que dans le non-travail, dans la contemplation, étant donné qu’il ne saurait échapper à l’abstraction, à l’objectivation (cf. supra : Objectivation et Aliénation).