Page:Marx - Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure.djvu/79

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sophie tombait soit dans le spiritualisme abstrait, soit dans le matérialisme abstrait qui n’est qu’un « spiritualisme abstrait de la matière[1] ».


Etant donné le schéma I.

 Affirmation de l’homme
 Affirmation de la nature
rapport dialectique


et aussi le schéma II.

Primat du sensible et du monde concret
Critique des déguisements métaphysiques
Renversement de la spéculation,


on peut dire :

— Que c’est l’abstraction critiquée en II. qui permet d’isoler un terme, ce qui donne l’unilatéralité critiquée en I. Car le concret n’est pas simple mais dialectique.

— Que c’est la révolution opérée par Feuerbach dans le cadre de la spéculation qui rend possible la conception matérialiste permettant de lire adéquatement l’histoire de la philosophie comme lutte de la métaphysique et du matérialisme.

— Que la solution de Feuerbach est, dans l’espace philosophique, la seule possible. Il va jusqu’au bout de Hegel et le critique profondément, mais ne peut le surmonter que dans une philosophie privée de mouvement dialectique, incapable de comprendre la pratique concrète de l’histoire.


On conçoit alors de manière assez exacte la place de la philosophie d’Epicure et des textes de 1841 qui lui sont consacrés. Cette philosophie est dominée par une éthique de l’humanisme abstrait :

  1. . Critique de la philosophie du droit de Hegel, œuvres philosophiques, éd. Costes, p. 183, tome IV.