ration. La science vise à construire les déterminations du concret, ce qui revient à le mesurer à son essence. La distinction des deux processus et de leur résultat (concret pensé et concret réel) est ici primordiale. Du même coup est élucidé définitivement le rapport de Marx à Hegel :
Hegel a confondu le concret-pensé et sa genèse propre et le développement réel. C’est pour cela qu’il a pu comprendre le réel comme résultat de la pensée.
La reproduction du concret en tant que concret pensé n’est pas « le procès de la genèse du concret lui-même[1] ».
En somme, la science doit éviter deux écueils :
— S’en tenir au donné immédiat de la représentation.
— Couper le développement idéel qui dépasse ce niveau immédiat de l’objet de la représentation, qui est le concret[2].
- ↑ . Ibidem, p. 255.
- ↑ . J.-P. Faye relève bien cette dualité irréductible de la dialectique et de la représentation. Avec Épicure, « Voici venir l’ère de la vue ». On ne doit considérer comme vrai, dit la Lettre à Hérodote, que ce qu’on peut voir réellement. (Épicure, édition Herman, p. 16). « Est vrai ce qui peut se voir et ce qui se voit. »
Donc, « découvrir ce qui est à la base des mots ». L’ère de la vue considère la dialectique comme superflue. « Ces deux traits vont ouvrir un grand écart dans la pensée d’Occident ; entre ces ciseaux-là vont s’engouffrer toutes les révolutions. » (Ibidem, p. 17.)
Le Clinamen ne se voit pas, il rend possible le voir (p. 21). Il est ce qui, dans l’ère de la vue, introduit la subversion dialectique.
Vue : lecture d’un sens présent à la nature (Matière).
Dialectique : négation de la vue par le logos (Idéalité). La production pense les deux moments. On le voit dans l’analyse de la science comme