Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/131

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à fait au-dessous de sa tâche ; mais le parti populaire n’avait pas produit, après huit mois de luttes révolutionnaires, un militaire plus capable que lui. C’est dans ces conditions que la bataille commença. Les Viennois opposèrent une résistance très héroïque, si l’on considère l’extrême insuffisance de leurs moyens de défense et l’absence totale d’exercice et d’organisation. Sur beaucoup de points, l’ordre donné par Bem, lorsqu’il était encore commandant, de « défendre le poste jusqu’au dernier homme », fut exécuté à la lettre. Mais la force l’emporta. Les barricades furent enlevées les unes après les autres par l’artillerie impériale dans les longues et larges avenues qui forment les rues principales des faubourgs, et, le soir de la deuxième journée de combat, les Croates occupèrent la rangée de maisons faisant face au glacis de la vieille ville, lue attaque, faible et désordonnée, de l’armée hongroise, subit un échec complet, et, pendant une armistice, lorsque quelques parties de la vieille ville capitulaient, que d’autres hésitaient et propageaient la confusion, que les restes de la Légion académique préparaient de nouveaux retranchements, les Impériaux pénétrèrent dans la vieille ville et, au milieu du désordre général, l’emportèrent.

Les conséquences immédiates de cette victoire, les brutalités et les exécutions des tribunaux militaires, les cruautés et les infamies inouïes, commises par les bandes slaves lancées sur Vienne,