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Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/153

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fait ne prouve que la tendance historique, et en même temps que la capacité physique et intellectuelle de la nation allemande de soumettre, d’absorber et d’assimiler ses anciens voisins de l’est ; cette tendance à l’absorption par les Allemands a toujours été et est encore un des moyens les plus puissants, par lesquels la civilisation de l’Europe occidentale s’est répandue sur la partie orientale du continent européen ; elle ne pouvait s’arrêter que si le procès de germanisation atteignait les frontières de nations considérables, compactes, entières et capables d’une, vie nationale et indépendante, telles que les Hongrois et, jusqu’à un certain point, les Polonais, et par conséquent, la destinée naturelle et inévitable de ces nations mourantes consistait à laisser s’accomplir ce processus de dissolution et d’absorption par leurs voisins plus forts. Certes, ce n’est pas là une perspective très flatteuse pour l’ambition nationale des rêveurs panslavistes, qui réussirent à provoquer une agitation parmi une portion de la population de la Bohême et les Slaves du sud ; mais peuvent-ils s’attendre à voir l’histoire rétrograder de mille ans pour plaire à quelque faibles groupements d’hommes qui, quelque portion de territoire qu’ils occupent, sont mélangés et entourés d’Allemands, ne possèdent, depuis des temps presque immémoriaux pour les différents usages de la civilisation, d’autre langue que l’allemand, et auxquels manquent les premières conditions