Aller au contenu

Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/154

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’une existence nationale, le nombre et le caractère délimité du territoire ? C’est ainsi que le soulèvement panslaviste, dans tous les territoires slaves de l’Allemagne et de la Hongrie, visait au rétablissement de l’indépendance de ces innombrables petites nations, était partout aux prises avec les mouvements révolutionnaires européens, et les Slaves, quoique prétendant combattre pour la liberté, se trouvaient invariablement (à l’exception de la partie démocratique des Polonais) du côté du despotisme et de la réaction. Il en était ainsi en Allemagne, en Hongrie et même, ça et là, en Turquie. Traîtres à la cause populaire, soutiens et principaux supports de la cabale formée par le Gouvernement autrichien, ils se mirent hors la loi aux yeux de toutes les nations révolutionnaires. Et quoique nulle part la masse n’eût participé aux petites querelles nationales soulevées par les chefs panslavistes par la raison qu’elle était trop ignorante, on ne peut cependant jamais oublier qu’à Prague, dans une ville à moitié allemande, des foules de fanatiques slaves clamaient et répétaient ce cri : « Plutôt le knout russe que la liberté allemande ! » Leur premier enthousiasme de 1848 dissipé, et après la leçon reçue par eux du Gouvernement autrichien, il n’est pas possible qu’ils fassent une nouvelle tentative. Mais s’ils essayent encore une fois de s’allier, sous un prétexte semblable, à la force contre-révolutionnaire, le devoir de l’Allemagne est clair. Aucun