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Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/171

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du danger on ne la trouvait nulle part ; elle ne se sentait jamais aussi bien que le lendemain d’une défaite décisive, lorsque, tout ayant été perdu, elle avait tout au moins la consolation de savoir que, d’une façon ou d’une autre, la question était résolue. Aussi, tandis que l’adhésion des grands banquiers, manufacturiers et commerçants, avait un caractère plus réservé, étant plutôt une simple manifestation en faveur de la Constitution de Francfort, la classe qui se trouvait immédiatement au-dessous d’eux — celle de nos vaillants boutiquiers démocrates — se mit en avant d’un air majestueux et déclara, comme d’habitude, quelle dépenserait la dernière goutte de son sang plutôt que de laisser tomber la Constitution impériale.

Soutenue par ces deux partis — les bourgeois partisans de la royauté constitutionnelle et les boutiquiers plus ou moins démocrates — l’agitation en faveur de l’établissement immédiat de la Constitution impériale gagna rapidement du terrain et trouva son expression la plus forte dans les parlements des différents États. Les Chambres de Prusse, de Hanovre, de Saxe, de Bade, de Würtemberg se prononcèrent en sa faveur. La lutte entre les Gouvernements et l’Assemblée de Francfort prenait un aspect menaçant.

Les Gouvernements, d’ailleurs, agissaient rapidement. Les Chambres prussiennes, qui avaient à reviser et à confirmer la Constitution, furent dis-