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Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/187

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partout la même, et c’est pourquoi les insurrections de mai 1849 furent toutes, dans toutes les parties de l’Allemagne, taillées sur le même patron.

À Dresde, la lutte dura pendant quatre jours dans les rues de la ville. Les boutiquiers de Dresde, qui formaient la « garde communale », non seulement ne combattaient pas, mais, dans beaucoup de cas, favorisaient l’action des troupes contre les insurgés. Ces derniers étaient presqu’exclusivement des ouvriers des districts manufacturiers voisins. Ils trouvèrent un chef capable et plein de sang-froid dans la personne du réfugié russe Michel Bakounine qui, plus tard, fut fait prisonnier et se trouve actuellement enfermé dans les cachots de Munkacs, en Hongrie. L’intervention de nombreuses troupes prussiennes écrasa le mouvement.

Dans la Prusse Rhénane, la véritable bataille n’eut que peu d’importance. Toutes les grandes villes étant des forteresses commandées par des citadelles, il ne pouvait y avoir, de la part des insurgés, que des escarmouches. Aussitôt que les troupes furent réunies en nombre suffisant, c’en fut fait de la résistance armée.

Avec le Palatinat et Bade, au contraire, une province riche et fertile et un État tout entier tombèrent au pouvoir de l’insurrection. Argent, armes, soldats, munitions, tout était sous sa main. Les soldats de l’armée régulière eux-mêmes se sont joints aux insurgés ; bien plus, à Bade, ils étaient même les plus avancés d’entre eux. Les insurrec-