Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/206

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se contentèrent de remplacer par des déclamations furieuses et des discours altérés de sang l’insignifiance complète de leur existence politique.

La police prussienne devait donc chercher à faire de nouvelles découvertes. Elle établit un bureau régulier de police secrète à l’ambassade de Prusse, à Londres. Un agent de police, nommé Greif, cachait son odieux métier sous le titre d’attaché d’ambassade, pratique qui devrait suffire pour mettre toutes les ambassades prussiennes hors la loi internationale et que même l’Autriche n’avait jamais osé appliquer. Sous sa direction travaillait un certain Fleury, marchand dans la cité de Londres, homme d’une certaine fortune et possédant des relations plutôt respectables, une de ces basses créatures qui accomplissent les actes les plus vils par un penchant inné à l’infamie. Un autre agent était un employé de commerce nommé Hirsch, qui avait déjà été dénoncé comme mouchard dès son arrivée. Il s’introduisit dans la société de quelques réfugiés communistes allemands à Londres, qui l’admirent pendant quelque temps, afin de déterminer son véritable caractère. Les preuves de ses relations avec la police furent bientôt trouvées, et M. Hirsch disparut à partir de cette époque. Cependant, bien qu’ayant ainsi perdu toutes les occasions d’obtenir les renseignements pour lesquels il était payé, il ne restait pas inactif. De sa retraite de Kensington, où il ne rencontrait jamais un des communistes en