Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/209

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maient la majorité. Et, pour couronner le tout, on falsifia un reçu d’une somme d’argent que les faussaires prétendaient avoir payé pour ce cahier au prétendu secrétaire de l’imaginaire Comité central. Mais l’existence de ce prétendu secrétaire reposait sur un tour que quelque malicieux communiste avait joué à Hirsch.

Cette grossière élucubration était trop scandaleuse pour ne pas produire un effet contraire à celui que l’on désirait. Bien que les amis que les accusés avaient à Londres fussent dépourvus de tout moyen de venir porter devant le jury les faits en cause, bien que les lettres envoyées aux défenseurs fussent saisies par la poste, bien que les documents, les déclarations sous serment qu’ils avaient réussi à procurer aux défenseurs ne fussent pas admis comme témoignages, — l’indignation générale était telle que même le procureur, même M. Stieber, dont le serment garantissait l’authenticité de ce livre, furent forcés d’en avouer la fausseté.

Ce faux n’était d’ailleurs pas le seul acte de ce genre dont la police s’était rendue coupable. Deux ou trois faits analogues s’étaient produits durant le procès. Les documents volés par Reuter étaient interpolés par la police de façon à en changer le sens. Un passage de l’absurdité la plus folle était d’une écriture que l’on attribuait au Dr Marx, et on le représenta pendant un certain temps comme l’auteur de ce document, jusqu’à ce que le procu-