Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/248

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Si le peuple reproche quelque chose à l’Assemblée de Berlin, ce sont bien ses propensions à l’entente. Si des membres de cette Assemblée éprouvent quelque repentir, c’est bien au sujet de leur furieuse recherche d’un compromis. C’est cette rage qui a peu à peu détaché le peuple d’elle, lui a fait perdre toutes ses positions, l’a exposée enfin aux attaques de la couronne sans qu’un peuple ne fût derrière elle. Quand elle voulut affirmer une volonté, elle se trouva isolée, impuissante, parce qu’elle n’avait pas su au bon moment avoir une volonté et l’affirmer. Elle dévoila cette manie quand elle nia la Révolution et sanctionna la théorie du compromis ; quand elle se rabaissa, d’Assemblée révolutionnaire qu’elle était, au rang d’association suspecte de partisans de compromis. Elle poussa à l’extrême la faiblesse dans son désir d’entente quand elle accepta de Pfuel, comme valable, la reconnaissance apparente du commandement de l’armée de Stein. La proclamation de ce commandement était devenue une farce, puisqu’il ne pouvait être question que d’un reflet plus comique encore du commandement de Wrangel. Et cependant, au lieu d’aller plus loin, elle saisit des deux mains l’interprétation qu’en donna le ministère Pfuel, interprétation qui affaiblissait et réduisait la chose à rien.

Pour éviter tout conflit avec la couronne, elle prit l’ombre d’une démonstration contre l’ancienne armée réactionnaire pour une démonstration véri-